Makingoff Jibu

À ces batailles invisibles, ces victoires silencieuses…

On ne parlera pas de tous ces maquis avant d’écrire, de toutes ces remises en question, on ne parlera pas de tous ces musiciens qui ont mis du cœur dans les instruments, de Live Band à Sésé moins encore de tous ces choristes qui ont donné plus que la voix,

On ne parlera pas de ces enregistrements qui n’ont pas convaincu l’équipe (Aks & Wiwo) et qu’on a enterrés.

On ne parlera pas de The71, de NNP, d’Edizon, non non… Justkas ne sera même pas mentionné…

On ne parlera pas des couturiers : Batumike, CM, TAK, Empreinte Créative…

Que dire de l’amour que reçoit ce projet avant même d’arriver ? De ces voyages en quête du hasard : de Nickel à Joachim, de ces nuits loin de mon lit, de Kwetu Best, Zik Plus ou de David Kasi qui est Totalement Actu…

On ne parlera pas de nos efforts, on parlera juste d’une chanson préférée, d’une phrase mal prononcée, d’un fond trop africain et d’un message trop provocateur.

On ne saura jamais que ma mère a payé le guitariste, ni que je suis rentré à pied après le tournage.

On ne saura pas que certains visages de ce projet n’ont jamais été pris en photo, qu’ils sont passés sans faire de bruit, ont donné sans attendre quelque chose en retour, et sont partis, sans même laisser un nom dans les crédits…

On ne saura pas que les plans de ce grand projet viennent d’un portable cassé, qu’un frère de cœur a prêté sa carte son, que Chrison a été une guitare.

« Personne ne parlera de A6 et moi ? »

On ne pensera pas aux prières avant le commencement, on ne saura pas que certains ont envoyé un Mobile Money  avec pour seul message : « Force à vous ! »

On verra un clip.

On entendra une voix.

On jugera un EP.

Mais on ne verra jamais les pannes, les coups de fatigue, les trous de mémoire en pleine répétition, les rendez-vous manqués, les « je te tiens au courant » qui ne tenaient jamais, et ces « on y est presque » dits pour y croire encore… un peu.

Certains iront même jusqu’à dire en commentaire :

« C’est pas mal… mais je m’attendais à plus. »

Mais ce qu’on ne dira jamais, c’est que ce « pas mal » s’est frayé un sentier dans les décombres d’une guerre, et que ce « plus » a été fait avec moins que rien, parfois…

Alors non, ce n’est pas une success story.

C’est une histoire de survie artistique, d’alliances discrètes, de bras tendus dans l’ombre, de pactes invisibles entre ceux qui croient avant de voir…

Et au bout du chemin, il y a JIBU.

Une promesse, une réponse… ou peut-être une question de plus.

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