Je te vois
Peur de l’échec , on ne tente rien
Peur de vivre, on se contente d’exister
Peur de la vérité que peur de la mort,
On préfère le confort de l’illusion à la brûlure du réel
Peur de se lever tôt pour ne pas croiser les démons
Peur de dormir parce qu’on veut réaliser ses rêves ,
Peur d’être écouté, on se met à crier
Peur d’aimer, on se met à briser
Peur de réfléchir, on préfère suivre la foule
Peur d’affronter, les audacieux se saoulent
Peur de la contradiction, on crée les prisons
Peur de la révolte, on crée les religions
Peur d’oser ,
Peur de briller ,
Peur de la lumière, on allume les lampes
Peur d’être vu
Peur d’être soi
Peur de la beauté, on vulgarise le maquillage
L’envie de finir sans jamais commencer
Le refus de combattre avec l’envie de gagner
La peur, la peur, rien que la peur…
Ce moteur silencieux qui dicte nos pas et paralyse nos élans.
Cet ami traître qui se déguise en prudence, en sagesse, parfois même en amour.
Celle qui prend la forme de nos « plus tard »qui ne viennent jamais.
Nous croyons l’apprivoiser, mais c’est elle qui nous dresse.
Elle connaît nos failles mieux que nos forces,
et s’enracine dans tout ce que nous n’avons pas osé être.
Mais si…
Mais si la peur de tout n’était que la peur de rien ?
Et si, dans le fond, la peur n’était qu’un miroir ?
Celui où se reflète ce que nous refusons d’aimer en nous,
ce que nous sommes sans masque, sans témoin, sans issue.
Et si la peur de tout était la peur de rien ?
Et si la vraie peur devenait la peur de la peur ?
Peut-être qu’à ces instants-là, le silence s’ouvrirait enfin.
Et, dans le tremblement de nos cœurs,
on apprendrait à marcher — non plus contre la peur… mais avec elle.
Et si, au lieu de l’éviter,
nous apprenions à la saluer ?
À lui dire : « Je te vois, mais je passe. »